le Fantôme de l'Opéra

LE FANTÔME DE L'OPERA

COMPOSITEUR et ARCHITECTE

L'enfant caché derrière le masque

« Quiconque voit son double en face doit mourir

Echéance du drame au voyant solitaire

Miroir un oeil regarde un oeil qui le regarde... »¹

 Spectre hantant les murs, invisible à qui souhaite le voir : « si les secrets d'Erik ne restent pas les secrets d'Erik. Tant pis pour beaucoup de ceux de la race humaine ! »²

Le fantôme ne se laisse voir que s'il le souhaite. Tapis entre les murs, il vous observe mais nul ne connaît son existence. Il est l'âme même du Manoir. Torturé par sa déception de la « race humaine », il préfère la solitude. Et personne ne lui ôtera cela, au risque de finir au bout d'une corde en boyau. Alors, il est déconseillé de fouiller le Manoir en quête de passages secrets, chacun d'eux appartient au fantôme. S'il sait que vous connaissez son existence, la corde vous attend gentiment. 

Il est le Maître suprême des trappes et de l'illusion, grand génie loin d'être reconnu. Tourmenté depuis sa naissance pour seule faute d'avoir un visage hideux; il se cache derrière un masque, derrière un costume et dans l'envers du décor. 

1. Roger GILBERT-LECOMTE, L'éternité en un clin d'œil.

2. Gaston LEROUX, Le fantôme de l'opéra.

La légende

Gaston Leroux retrace l'histoire d'Erik à travers des recherches et témoignages [dont celui du daroga], des rumeurs également qui entourent des faits étranges dans l'Opéra Garnier à Paris au XIXème siècle. Son livre le fantôme de l'opéra est publié en 1910.

Originaire d'une petite ville près de Rouen, Erik est le fils d'un entrepreneur de maçonnerie. Dès lors, sa mère lui jetait déjà un masque afin de cacher sa laideur. Il fugua et durant une longue période s'exhiba de foire en foire en tant que « mort-vivant », traversant toute l'Europe. Ventriloque, jongleur, magicien : sa réputation alla jusqu'aux oreilles de la sultane favorite du sha-en-shah en Perse. 

Il combattit pour le sultan, commettant des assassinats politiques, car il ne connaissait ni le mal ni le bien. Le sha-en-shah lui demanda de lui construire un palais. Erik offrit tous ses talents de prestidigitateur (dont la chambre des supplices) mais une fois achevé, il fut condamné à mort par le sultan afin que jamais il ne puisse divulguer ses secrets. Le daroga [général] qui était chargé de sa sentence, ne put le tuer et le laissa partir, offrant un autre corps au sultan. Le daroga finit par aller se réfugier à Paris (et par la-même "surveiller" Erik dans l'opéra). 

Erik alla en asie mineure, à Constantinople où il fabriqua un nouveau palais aux trappes multiples [surnommé « l'amateur de trappe »] et chambres secrètes mais dut fuir pour les mêmes raisons qu'en Perse. Il devint alors entrepreneur et participa à certains travaux de l'opéra de Paris. Il demeura alors dans les dessous de l'opéra, créant un univers de trappes et d'illusions pour se cacher du regard des hommes et devenir le Maître suprême des lieux. 

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